La Région a lancé hier à Toulouse une convention citoyenne pour l’Occitanie. 110 habitants ont été tirés au sort pour participer à cette première session de trois jours, suivie d’une deuxième le 24 septembre à Montpellier en présence d’Edgar Morin puis d’un rendez-vous final le 3 octobre à Carcassonne. La convention fera des propositions aux élus dans le cadre du Green new deal, ce pacte vert dont l’ambition est de promouvoir un nouveau modèle de développement. Explications de la présidente Carole Delga.
Pourquoi avoir lancé cette convention citoyenne ?
Nous avons pris conscience qu’il y avait, en plus de la crise climatique, une crise démocratique qui se traduit par un taux d’abstention de plus en plus élevé. Nous avons à notre niveau développé la concertation. Depuis le début du mandat, il y en a eu trente-cinq à travers les états généraux du rail et de l’intermodalité, des budgets participatifs sur la culture, les lycées, la consultation sur le nom de la région… Dès le départ, j’ai été très intéressée par la convention citoyenne pour le climat lancée au niveau national. Nous sommes la première région à lancer notre propre convention citoyenne. L’objectif, c’est que les citoyens participent aux décisions de la Région, notamment pour la réalisation de notre Green new deal, notre nouveau pacte vert.
Sur quoi porteront leurs propositions ?
Elles devront être en lien avec les domaines d’intervention de la région. Nous allons leur expliquer quels sont nos champs de compétence. Certains thèmes ne sont donc pas concernés, comme la dépendance, les maisons de retraite, qui sont de la compétence des départements. Même chose pour la sécurité, du domaine de l’Etat. En revanche, il y aura certainement des propositions sur les transports, les lycées, la biodiversité, l’énergie… secteurs dans lesquels la région investit déjà. Les citoyens tirés au sort feront des propositions au terme de trois sessions de travail. Ensuite, sera organisée une votation citoyenne à compter du 12 octobre pour une durée de trois semaines. N’importe quel habitant d’Occitanie pourra voter sur les propositions de la convention. Ce sont les projets qui auront obtenu le plus de suffrages qui seront ensuite soumis à l’approbation des élus en novembre pour des réalisations concrètes dès 2021.
Il n’y aura donc aucune intervention d’élus pendant les travaux ?
Nous leur laissons une grande liberté et faisons confiance à l’intelligence collective. Je trouve qu’on infantilise trop les personnes alors que nos concitoyens ne demandent qu’à être reconnus. Les 110 citoyens tirés au sort représentent toutes les zones géographiques, autant le rural que l’urbain, toutes les classes d’âge et socioprofessionnelles. Aucun élu n’est intervenu dans leur désignation.
Comment se déroulent les sessions ?
Pour les aider dans leurs travaux, il y aura trois garants qui s’assureront du bon déroulement des sessions. Il y a un expert du débat public, une journaliste et une avocate. Au final, nous déciderons des réalisations en fonction notamment des contraintes budgétaires. Je trouve que cette initiative illustre bien la complémentarité entre démocratie représentative et démocratie participative. Les citoyens enrichissent la réflexion des élus. Je trouve d’ailleurs que malgré les contraintes sanitaires, le fait d’avoir 105 participants présents sur les 110 tirés au sort démontre bien la motivation de nos concitoyens, qui prennent sur leur temps pour réfléchir pendant sept jours à des propositions pour leur région. Cela démontre que la démocratie est encore en pleine vie. À travers cette convention, l’objectif est de récréer du lien. Tout ne se décide pas à Paris, de manière verticale. Ici, c’est la transversalité. J’aime cette formule de Claude Sicre, L’Occitanie doit être la contre-province.
Notre région témoigne de la confiance envers ses habitants.
Retrouvez l’article original ici
Bonne initiative démocratique
Une Région en avance !
Plus loin plus ensemble pour demain
MR fraresso