Maintenons la ligne Perpignan-Rungis, évitons un désastre écologique !

A la fin du mois, les contrats entre la SNCF et les transporteurs de la ligne Perpignan-Rungis arriveront à échéance et ce pourrait être 22 000 camions supplémentaires par an qui circuleront sur l’autoroute A9. Cela reste aujourd’hui la solution envisagée pour continuer d’acheminer les quelques 400 000 tonnes de fruits et légumes transportées chaque année de notre région en direction du grand marché de Rungis.

Un véritable non-sens environnemental à l’heure où la priorité doit être donnée au transport durable et sûr. Une aberration économique d’autant plus grande que les solutions existent et qu’elles ont été mises sur la table à plusieurs reprises.
La création d’un train combiné, c’est-à-dire la mise en place de remorques ou de conteneurs sur les rails, est en effet envisageable, la gare de Perpignan Saint-Charles étant d’ores-et-déjà équipée des infrastructures adaptées pour lesquelles les collectivités ont investi.

Prolonger l’activité de la ligne actuelle d’une année permettrait donc d’effectuer les travaux nécessaires pour adapter nos infrastructures au transport combiné et ainsi éviter un désastre écologique.

Alors que le Gouvernement a annoncé en juin 2018 un plan de relance du fret ferroviaire et que le débat sur les mobilités s’est ouvert à l’Assemblée, l’Etat doit prendre ses responsabilités. Le 4 juin dernier, la Ministre, que j’ai eue au téléphone, s’est engagée à prolonger les conditions actuelles jusqu’à la fin de l’année. C’est un signal positif, mais il ne saurait suffire.


Le modèle du fret ferroviaire, dont les volumes ont fortement baissé depuis sa libéralisation, doit être réinterrogé. Sans financement public, (trop) peu de salut pour l’activité. Pourtant le transport routier est le premier émetteur de CO2. C’est pourquoi la Région propose depuis 2017 des aides aux entreprises, comme ce fut le cas en 2018 en faveur de l’usine Perrier dans le Gard (Vergèze). En effet, la volonté de l’entreprise soutenue par l’aide publique a permis de substituer le ballet annuel de 27 500 camions sur l’A9 et l’A54 par un train journalier de marchandises. CQFD. Cela montre que là où il y a une volonté politique, il y a un chemin. Sur la question, essentielle, du ferroviaire dans notre pays, l’Etat doit rapidement retrouver une vision pour remettre sur les bons rails la SNCF.

L’Occitanie ne lâchera rien sur ce dossier : le bon sens doit l’emporter.

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